Après l’annonce de la fin des chaudières fioul, c’est au tour des chaudières gaz de disparaître progressivement du marché du chauffage. Alors même que depuis quelques années, l’installation de chaudières gaz est encouragée par le gouvernement via les primes et aides financières pour la transition énergétique, l’annonce faite le 24 novembre 2020 a fait trembler le secteur du chauffage ! Et pour cause : l’information, largement relayée par les médias serait que les installations de chauffage au gaz seraient interdites dès l’été 2021 ! Est-ce que c’est vrai ? Pas totalement. Quelles sont les alternatives pour se chauffer ? Quel est l’avenir du gaz en France ? RSC Visery fait le point pour vous sur l’avenir de la chaudière gaz.
Le gaz, une énergie d’avenir indispensable au mix énergétique
Avec ses quelques 160 000 emplois, des équipements de plus en plus performants énergétiquement et un verdissement du gaz, c’est sans aucun doute que le gaz est une énergie d’avenir. Cela fait plusieurs années qu’il est mis en avant par les autorités. En remplacement des chaudières fioul, la chaudière gaz basse température et la chaudière gaz à condensation sont des alternatives énergétiquement efficaces, économiques et déjà plus écologiques. Alors, le gouvernement fait-il marche arrière avec son annonce du 24 novembre ? En réalité, non. Mais l’objectif des politiques, pour rester dans l’accord de Paris, est d’atteindre la neutralité carbone avant 2050. Et la chaudière gaz n’est pas encore assez écologique pour atteindre cet objectif dans les temps.
En effet, le gaz produit aujourd’hui est encore majoritairement une énergie fossile, non renouvelable. C’est pourquoi, dans le cadre de la loi de transition énergétique, le gouvernement a annoncé que la chaudière gaz serait interdite à partir de l’été 2021 dans les logements neufs individuels. L’interdiction s’étendra aux logements collectifs d’ici 2024.
Les chaudières gaz, interdites en construction neuve ?
Notez bien : Les annonces politiques de fin d’année 2020 sur la RE 2020 ne concernent que les constructions neuves, pour lesquelles le « chauffage exclusivement au gaz naturel » ne pourra plus être mis en œuvre.
Le chauffage au gaz n’est pas interdit en tant que tel comme cela a été trop souvent formulé. Cependant, la nouvelle réglementation souhaite fixer un seuil d’émission de carbone contraignant que tous les nouveaux systèmes de chauffage devront respecter.
En l’état, les orientations présentées par le gouvernement ne sont pas acceptables pour les industriels de la filière du gaz. Pourquoi ? Parce qu’il existe des solutions de chauffage hybride gaz particulièrement intéressantes écologiquement, qui peuvent clairement trouver leur place à la date d’application de la réglementation.
Par ailleurs, le gaz vert, ou biogaz, obtenu grâce à la décomposition de déchets, est une énergie renouvelable non fossile très prometteuse en matière de réductions des émissions carbone. En effet, il émet dix fois moins de CO2 que le gaz naturel. Le secteur du gaz se bat donc contre le gouvernement pour que cette énergie ne soit pas oubliée dans les décisions gouvernementales à l’encontre du gaz.
Le gaz vert, déjà une réalité
Aujourd’hui, il y a 188 sites de méthanisation en France, qui injectent dans les réseaux gaziers du gaz vert. Ce chiffre va s’accroître au fil des années puisque plus de 1100 projets déclarés sont actuellement en cours de concrétisation. En fait, ce n’est pas le gaz en tant que tel qui va disparaître, mais le gaz comme énergie fossile. Le gaz vert, lui, va se développer pour atteindre, d’ici 2050, 100 % de biogaz en France. Le gaz, sous forme de biogaz est une énergie renouvelable !
Chaudières gaz : toujours d’actualité pour les travaux de rénovation énergétique
Pour ce qui est de la rénovation énergétique, il est important de retenir que le chauffage au gaz n’est pas remis en cause. Le gaz est en effet indispensable, compte-tenu notamment des forts besoins énergétiques en hiver (4 fois plus élevés qu’en été), tandis que les moyens de production électriques en France sont insuffisants, avec un réseau électrique déjà saturé en période de chauffe.
D’ailleurs, les systèmes gaz tels que la chaudière à très haute performance énergétique ou la pompe à chaleur hybride, bénéficient aujourd’hui d’aides publiques particulièrement adaptées.