À ne pas confondre avec le photovoltaïque, le chauffe-eau solaire individuel (CESI) est une méthode de production d’eau chaude sanitaire (ECS) utilisant l’énergie solaire. Dans un précédent article, nous vous parlions du chauffe-eau thermodynamique et de ses avantages. Cette fois-ci, on aborde les aspects du chauffe-eau solaire. Vous pensez que les habitants de l’Oise n’ont pas le droit de bénéficier d’une technologie qui utilise le soleil comme énergie renouvelable ? Détrompez-vous ! Les technologies actuelles sont largement capables de fonctionner avec un faible rayonnement solaire. On vous explique tout.
Le chauffe-eau solaire individuel : comment ça marche ?
Le chauffe-eau solaire utilise la technologie des panneaux solaires pour chauffer l’eau chaude sanitaire. Tout comme pour le chauffe-eau thermodynamique, c’est un fluide caloporteur qui va être utilisé. Cette fois, ce dernier va capter l’énergie solaire (et donc la chaleur) et la transférer dans le ballon d’eau chaude.
Il est donc composé de trois équipements :
- Un panneau thermique, (panneau solaire) qui capte l’énergie du soleil. Il est placé sur le toit.
- Un ballon pour stocker l’eau chaude.
- Des accessoires, pour transposer l’énergie solaire entre le panneau thermique et le ballon.
Il existe 3 types de chauffe-eau solaires :
- Le monobloc ;
- Le chauffe-eau solaire à thermosiphon ou circulation forcée ;
- Le chauffe-eau solaire à autovidange ;
- et le chauffe-eau solaire à pompe électrique.
Le chauffe-eau solaire monobloc
C’est le type de chauffe-eau le plus simple, que l’on voit souvent sur les toits des maisons dans les pays chauds. Le panneau solaire et le ballon d’eau chaude ne forment qu’un seul bloc. Dans ce système, l’eau chaude sanitaire circule directement dans les panneaux solaires pour être chauffée. Il n’y a pas besoin de pompe dans cette version, car l’eau chauffe naturellement par le rayonnement solaire et, devenue moins dense, elle remonte toute seule dans le cumulus.
Si ce type de chauffe-eau solaire est très simple en pratique, il n’est pas forcément très esthétique sur le toit. Il demande un ensoleillement particulièrement fort ce qui le condamne à ne rester que dans les pays chauds.
Ce n’est donc pas le chauffe-eau idéal à installer dans l’Oise.
Le chauffe-eau à thermosiphon
Ce système nécessite une installation un peu plus complexe que le précédent mais est sans doute meilleur en termes de rapport qualité/prix. Pour éviter l’inconvénient de l’esthétisme du système monobloc, tout en conservant les avantages d’un dispositif rapide, on va placer le ballon au-dessus des panneaux solaires, souvent, dans les combles de la maison. Là encore, pas besoin de pompe ! L’eau circule naturellement par effet “thermosiphon” : en chauffant elle monte, en refroidissant elle redescend.
En revanche, l’inconvénient lié au froid n’est toujours pas résolu avec ce système qui est sensible au gel. Ce n’est donc toujours pas le meilleur chauffe-eau solaire à mettre dans l’Oise.
Le chauffe-eau solaire à circulation forcée
Aussi appelé chauffe-eau solaire à pompe électrique, ce type de chauffe-eau est le plus utilisé en France. En effet, il ne craint pas le gel ! Le système de fonctionnement diffère de nos deux précédents chauffe-eaux. En effet, cette fois, le liquide circulant dans les panneaux solaires est une eau glycolée (ou autre liquide résistant au gel). C’est notre fameux fluide caloporteur !
Bien sûr, ce produit n’est pas mélangé à votre eau-chaude sanitaire, sinon elle serait impropre à la consommation. Votre eau chaude, elle, reste dans le ballon. La chaleur, transportée par le liquide caloporteur, est assimilée par le ballon d’eau chaude via un échangeur. Ce serpentin isole l’ECS du fluide caloporteur mais permet la transmission de chaleur du panneau solaire à votre eau. Ce système vous assure donc un “échange” de chaleur optimal.
Pour que le fluide caloporteur puisse se déplacer des panneaux solaires au ballon, l’appareil dispose d’une pompe électrique. C’est grâce à cette pompe que vous pourrez installer ce chauffe-eau n’importe où dans votre maison ! Ce système est véritablement conçu pour durer.
Il fonctionne très bien en France, aussi bien dans le sud du pays, que dans le nord !
Les chauffe-eau à autovidange
C’est la seconde alternative qui ne craint pas le froid ! La technologie de l’autovidange ou “drainback” permet de remplacer le mélange eau-glycol comme fluide caloporteur (utilisé dans les équipements classiques à circulation forcée) par de l’eau à l’état pur. C’est sans doute la meilleure technologie sur le marché à l’heure actuelle.
Le principe de fonctionnement de ce CESI consiste à protéger le fluide caloporteur des températures extrêmes lors des phases d’arrêt du système. En effet, lorsque le ballon d’eau chaude est plein, et sans demande de chauffe supplémentaire, le système s’arrête, laissant ainsi le fluide caloporteur stagnant dans les tuyauteries. Si ce dernier stagne trop longtemps, et que les températures sont vraiment extrêmes, le fluide peut geler ou surchauffer et endommager le système.
Pour palier à ce problème, le système de vidange a été créé. Ainsi, lorsque l’appareil s’arrête de capter de la chaleur, la vidange s’amorce. Un réservoir prévu à cet effet viendra recueillir l’eau contenue dans les capteurs solaires et enverra à la place de l’air. Les parties extérieures ne contiennent donc plus que de l’air et l’eau est protégée en zone hors gel.
En plus d’être résistant au gel, cette technologie permet au chauffe-eau d’augmenter son rendement en matière de transport et de transfert calorifique.
Ce type de chauffe-eau est donc tout à fait utilisable dans l’Oise !
Alors, le Chauffe-Eau Solaire Individuel dans l’Oise : bonne ou mauvaise idée ?
C’est une des plus grandes idées reçues sur le chauffe-eau solaire ! Dès qu’il est question de solaire, le Nord n’aurait pas le droit d’en profiter. Eh bien, détrompez-vous ! Même s’il est vrai que le rendement sera inférieur dans le Nord que dans le Sud, ce type de CESI reste tout à fait rentable dans la plupart des cas. Les capteurs solaires thermiques fonctionnent aujourd’hui avec un très faible rayonnement calorifique et même avec des températures ambiantes extrêmes. Entre – 40 °C et + 70 °C, votre appareil fonctionnera sans soucis ! La seule chose qui changera sera l’inclinaison optimale des panneaux qu’il faudra faire déterminer par votre chauffagiste.
D’ailleurs, l’installation d’un chauffe-eau solaire est éligible aux aides financières de l’État ! Profitez-en !